Une nouvelle étude révèle que chaque personne ingérerait en moyenne environ 5 grammes de plastique par semaine, soit le poids d'une carte de crédit. Selon une étude menée par l'Université de Newcastle, cela représente environ 100 000 minuscules particules de plastique (soit 250 grammes) consommées chaque année.
SINGAPOUR, 12 juin 2019 – Une nouvelle étude révèle que chaque personne ingérerait en moyenne environ 5 grammes de plastique par semaine, soit l'équivalent du poids d'une carte de crédit. Menée par l' Université de Newcastle , cette étude suggère que les Singapouriens consommeraient ainsi près de 100 000 minuscules particules de plastique – soit 250 grammes – chaque année.
Ces résultats constituent une avancée majeure dans la compréhension de l'impact de la pollution plastique sur la santé humaine. L'Université de Newcastle est la première à avoir synthétisé les données de plus de 50 études menées à travers le monde sur l'ingestion de plastique par l'être humain.
Les résultats montrent que les microplastiques contaminent l'air, les aliments et l'eau consommés par l'homme. La principale source d'ingestion de plastique à l'échelle mondiale est l'eau, qu'elle soit en bouteille ou du robinet.
Parmi les produits de consommation étudiés, les concentrations de plastique les plus élevées ont été relevées dans les crustacés, la bière et le sel. Ces résultats pourraient être sous-estimés, car la contamination par les microplastiques d'aliments de base tels que le lait, le riz, le blé, le maïs, le pain, les pâtes et les huiles reste à étudier.
« Ces résultats doivent servir d’avertissement aux gouvernements. Si nous ne voulons pas de plastique dans notre organisme, nous devons stopper le déversement de millions de tonnes de plastique dans la nature chaque année. Pour lutter contre la crise du plastique, une action urgente des gouvernements, des entreprises et des consommateurs est indispensable, ainsi qu’un traité mondial assorti d’objectifs internationaux pour endiguer la pollution plastique », a déclaré Marco Lambertini, directeur général du WWF International.
Le rapport indique actuellement un taux d'ingestion moyen mondial de plastique d'environ 5 grammes par semaine par l'être humain, les microplastiques provenant de la dégradation de plastiques plus volumineux ou de petites particules rejetées dans l'environnement. Les effets de l'ingestion de microplastiques sur la santé humaine ne sont pas encore pleinement connus.
Selon le WWF, la fuite de plastique dans l'environnement et la chaîne alimentaire n'a pas suscité de réponse mondiale adéquate de la part des gouvernements, qui doivent jouer un rôle clé dans la transformation du système mondial du plastique afin de lutter contre la pollution plastique.
En parallèle de ce rapport, la dernière campagne du WWF permet aux internautes d'estimer leur consommation de microplastiques sur le site yourplasticdiet.org .
De plus, les Singapouriens peuvent faire entendre leur voix pour aider à résoudre la crise et apporter leur soutien :
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Les gouvernements collaborent à la lutte contre la pollution plastique en établissant un accord mondial juridiquement contraignant.
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Les entreprises assument leur responsabilité en matière de plastique en rejoignant l'initiative PACT (Plastic ACTIONion) du WWF.
Le rapport formule des recommandations internationales qui appellent les gouvernements à conclure un traité international juridiquement contraignant afin d'enrayer la pollution plastique des océans. Parmi les mesures préconisées figurent la fixation d'objectifs nationaux mesurables en matière de réduction des déchets plastiques, l'adoption de lois responsabilisant les entreprises quant aux plastiques qu'elles produisent et le soutien à la recherche sur les plastiques et les microplastiques. Une pétition internationale en faveur d'un traité juridiquement contraignant sur la pollution marine par les plastiques a déjà recueilli plus de 500 000 signatures.
L'ingestion de plastique n'est qu'un aspect d'une crise bien plus vaste. La pollution plastique constitue une menace majeure pour la faune sauvage, non seulement par l'ingestion de microplastiques, mais aussi par l'enchevêtrement dans les filets de pêche abandonnés et la dégradation des habitats, comme les plages et les mangroves jonchées de plastique. La pollution plastique a également des conséquences économiques néfastes, affectant les secteurs de la pêche et de l'aquaculture. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) estime son impact économique annuel sur l'économie océanique à 8 milliards de dollars américains.

Source:
Cet article s'appuie sur une étude du WWF. Rapport original : L'ingestion de plastique par l'être humain pourrait équivaloir à manger une carte de crédit par semaine.
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